À la volée

Des éclaboussures en lignes droites

Un livre s’étire sur les murs, écarte ses pages, s’écartèle en fenêtres de papier qui se détachent, volantes, se posent à la verticale. La reliure est nue, tronc en hiver. Les feuilles en lignes droites reflètent en série des oiseaux et des hommes, recueillent les postures et les danses respectives, recueil désuni de chorégraphies humaines et volatiles. Les corps en mouvement sont pris dans les traits, des déplacements immobiles où présence et absence ne se disputent pas, laissent le regard libre. Laissent le regard seul.
Les couleurs sont vives, indécises comme l’automne. Elles semblent couler encore, miroiter le long des contours qui nervurent le papier, s’échouer en plages diluées et chatoyantes. Paysages de plumages, ciels de nuances et dégradés de verdure.
Filer des histoires floues, laisser des blancs, poser les personnages d’une imagerie multiple, rêvée, vécue. Sonder les fonds de poches, entremêler les mystères intimes et collectifs, revenir à l’immédiat.

Florie Adda, autrice et plasticienne